Commençons par le négatif si on peut dire… Je sais que les vaudevilles étaient très à la mode à cette époque et je ne critique certainement pas ce genre théâtral mais je pense qu’il a fait son temps. Je ne sais pas si d’autres personnes sont de mon avis mais je trouve cette mise en scène un peu « bateau », toujours un homme trompé qui est amené à se retrouver au même moment au même endroit que la femme infidèle et son amant… C’est tellement courant que cela parait même banal !
Cependant, il faut tenir compte du fait que je l’ai lu en 2012, les personnes qui sont allées voir cette pièce ou qui l’ont lue à l’époque où elle a été écrite ont certainement été charmées ! Car il est clair que c’est un vaudeville en bonne et due forme mais ici l’auteur pousse le comique de situation jusqu’à la relation paternelle entre l’homme cocu et le jeune amant. Je n’ai pas beaucoup de connaissances concernant les vaudevilles, je ne sais donc pas si Jean Cocteau a innové en ajoutant les relations familiales à la structure habituelle de ce genre théâtral mais je pense, en tout cas, que c’est une très bonne idée. Quitte à exploiter le comique de situation, autant l’exploiter à fond ! De plus, l’auteur ajoute ici aussi la rencontre de la femme trompée avec la maitresse de son mari alors que ce dernier est lui aussi présent. Il ne s’agit donc pas d’un simple vaudeville mais celui-ci a été complexifié et agrémenté d’autres comiques de situation. J’ai beaucoup aimé le travail que l’auteur a dû fournir pour créer cette pièce et l’imagination qu’il a déployée. Il ne s’est pas contenté d’écrire un vaudeville, mais il a également apporté des éléments supplémentaires à ce genre !
À coté de cela, j’ai trouvé ce livre très facile à lire. En effet, l’histoire est assez prenante et le lecteur a toujours très envie de lire la suite. Cette pièce se lit donc très vite et est, il faut bien le reconnaître, très agréable à lire !
De plus, si je n’avais pas lu la quatrième de couverture (dont je parlerai plus tard), je ne me serais pas du tout attendue à ce dénouement tragique ! Vu les comiques présents dans toute la pièce, je n’aurais jamais deviné qu’elle se terminerait aussi mal… En général, je préfère les fins heureuses mais, dans ce cas, la fin tragique a, selon moi, atténué l’effet « bateau » du vaudeville et lui a apporté un aspect sérieux qui avait un peu manqué jusque là.
Voilà en quelques mots, ce que j’ai pensé de la pièce Les parents terribles de Jean Cocteau. Ce n’est pas ma lecture de l’année mais une pièce agréable à lire et, il me semble, plutôt recherchée que je conseillerais volontiers.
Un thème abordé qui me semble intéressant
Si le thème de l’amour est évidemment principalement présent dans cette pièce (que ce soit l’amour entre Yvonne et Georges, entre Léonie et Georges, entre Madeleine et Georges, entre Michel et Madeleine ou même entre Yvonne et Michel), c’est le thème du suicide que j’ai décidé d’exploiter ici.
Ce thème est déjà présent au tout début du livre. En effet, Yvonne tente de se suicider parce que son fils n’est pas rentré de la nuit et ne l’a pas prévenue, elle s’attend donc au pire. J’imagine que, dans ce cas, le suicide a été utilisé pour caricaturer la situation. Personnellement, j’ai trouvé cette tentative de suicide complètement ridicule. Je suppose que le but était de critiquer les bourgeois capricieux qui profèrent des menaces de ce type quand ils sont contrariés. Cependant, je trouve, pour ma part, que cet évènement discrédite quelque peu la pièce. De plus, je n’ai pas trouvé ce passage drôle. Je ne suis pas une experte concernant les coutumes des familles bourgeoises de l’époque mais je ne pense tout de même pas que le suicide en faisait partie. Il rendait donc ici la pièce irréaliste alors que ce qui est drôle dans ce genre de pièces est, je trouve, justement de s’imaginer qu’une telle situation arrive réellement.
Si la pièce commence de cette façon, elle se termine de la même manière. L’idée en soi n’est pas mauvaise. Cependant, encore une fois, le suicide semble un acte irréfléchi, tout à fait spontané et accompli pour des raisons futiles. Je n’aime pas l’idée de mettre en scène le suicide de cette façon. La fin de cette pièce ne m’a absolument pas émue et je ne pense d’ailleurs pas que le but de l’auteur était d’émouvoir… Je préfère nettement quand le suicide est mis en scène dans des pièces réellement dramatiques et bien plus émouvantes comme, l’une des plus émouvantes, Roméo et Juliette. Là, on comprend parfaitement le mal que les amoureux peuvent ressentir et le suicide dans leur cas ne parait pas ridicule, il semble simplement être, pour eux, la seule issue à leur amour. Tout ceci n’empêche pas que, comme je l’ai dit lorsque j’ai donné mon avis, le fait que la pièce se termine mal lui apporte un côté sérieux dont elle manquait beaucoup et qui est donc le bienvenu. Dommage d’avoir, pour ce faire, imaginé un suicide de gamine capricieuse qui ne voulait pas réellement mourir mais qui n’y échappera, cette fois, pas.
Ayant appris, en faisant des recherches sur la biographie de Jean Cocteau, que son père s’est suicidé alors qu’il n’avait que 9 ans, je suppose que ce thème tenait particulièrement à cœur à cet auteur et je comprends donc qu’il l’exploite dans ces œuvres. Peut-être ne percevait-il, pour sa part, pas le caractère dérisoire des raisons de la tentative ratée et de la tentative accomplie de suicide d’Yvonne ou, comme je l’ai proposé un peu plus haut, peut-être a-t-il joué sur ce caractère dérisoire pour se moquer des bourgeois capricieux… Quoi qu’il en soit ces suicides qu’ils soient « raté » ou « accompli » n’ont provoqué chez moi aucune émotion : ni l’envie de rire, ni de la tristesse, ni quoi que ce soit d’autre si ce n’est, en quelque sorte, de l’ennui.
Je tenais quand même à faire une petite remarque quant à l’extrait choisi pour illustrer la quatrième de couverture… Quel dommage d’avoir choisi un extrait de la scène finale ! Comme je l’ai dit précédemment, je ne me serais absolument pas attendue à une fin tragique si je ne l’avais pas lu. Cet extrait a donc gâché, chez moi, l’effet qu’aurait produit une fin surprenante.
Ah ! Le choix des éditeurs est parfois très malheureux !
RépondreSupprimer